FAIRE-JARDIN EN COLLECTIF
Se rencontrer
TERRAIN ??
Membres d’une association de Cartelègue : le 4L qui signifie Lieu Libre pour Lien Local
Souhait de mettre en place des jardins partagés
Fin 2017
Lors d’un arpentage de terrain, un groupe d’étudiants de l’Ensap de Bordeaux croise
deux personnes qui leur exprime leurs besoins de « services d’un paysagiste »
Un viticulteur à la retraite en possède un au cœur du noyau villageois à proximité du local du café associatif entre un bois classé et le cimetière du village. Cette ancienne parcelle viticole en lanière a une superficie d’environ 3000m2.
Il accepte de signer une convention d'occupation précaire et temporaire avec l’association car il préfère y voir s’y installer un jardin.
Concevoir et réaliser collectivement
Conception participative
5 ateliers
Entre février et mai 2018
« Qui ? Pour qui ? »
« Quoi ? Pourquoi ? Comment ? »
« Où ? De quoi cela à l’air ? »
« On se fait des images ! »
« Plan de match »
"Faire le plus possible avec, le moins possible contre" (Gilles Clément)
jardinage agroécologique
Renforcer progressivement les liens au sein du groupe et entre le groupe et le lieu
Des ouvrages de permaculture circulent dans le groupe
Faire un état de l'art
pour retenir un intitulé de "savoir-faire" jardin :
Des arpentages In Situ permettent un inventaire des êtres en présence “humain” et “non-humain”.
Un plan d'aménagement est créé - en 3 parties
La scierie locale fait don des grumes pour réaliser les « carrés »
À partir de mai 2018
Chantiers participatifs
L’animation de la démarche participative de co-conception (arpentages/échanges/repas) s’est déroulée entre février et mai 2018. De nombreux chantiers participatifs en autogestion sont organisés. Certains plans sous licence libre (table, banc) proviennent d’internet. Le jardin n’est pas clos. Une ganivelle vient juste souligner le passage d’une partie à l’autre. Une petite place est ménagée à l’entrée pour prolonger l’aménagement qui mène au centre-bourg.
Développer des compétences à plusieurs : petites expériences de jardin comme fabrique du commun
Les réseaux s’activent pour trouver localement des fermes pour fournir du foin pour le paillage ou des haras pour la fumure
Mai 2018
Réalisation de plantations
dès les premiers carrés finalisés
Des plants sont offerts par la jardinerie du village
Les graines ou bulbes (de fleurs ou de légumes) deviennent un sujet d’échange collectif
Une page Facebook est créée par le collectif de co-jardiniers directement impliqués :
Pour l’organisation du 4L Jardin
Une co-jardinière, graphiste, réalise une grande affiche sur toile pour l’entrée du jardin. Plusieurs commentaires permettent d’aboutir au résultat final : 4L Jardin, Jardin Collectif et Partagé, ouvert à tous
La page Facebook
Pour l’organisation du 4L Jardin
permet de s’organiser.
Les photos échangées font état de l’avancée de maturation des plantations. Les objets nécessaires et aidants sont mis en avant : citerne, tuyau, brouette, pluviomètre, arrosoir. Ils participent du collectif qui se met en place par l’arrosage.
Première récolte
Le jardin s’inscrit dans la dynamique générale de l’association et intègre la quotidienneté. Des ateliers sont organisés autour de thématiques connexes : atelier de fabrication de lessive (base de cendre de bois, lierre), de savon, zéro déchet, légumes lacto-fermentés.
Différents moments qui participent de l’expérience du jardin partagé et collectif.
À gauche, l’anniversaire du premier mois de plantation par un repas au jardin, à droite, une plantation à plusieurs durant le rendez-vous hebdomadaire du dimanche matin. Au centre, le programme de mai de l’association : « atelier informatique, journée au jardin avec première auberge espagnole le midi, atelier ZERO-déchet n°2 (recycler en bricolant, fabriquer par soi-même), atelier familial au jardin Hôtel à insectes, Tohu-Bohu en concert, Fête du patrimoine à Cartelègue : le 4L café s’occupe de la buvette. » Le jardin s’inscrit alors dans une logique générale de quotidienneté au-delà de ses limites physiques.
Septembre 2018
Un micro-cirque s’installe
pour une représentation
Le jardin se métamorphose...
Novembre 2018
catalogue du conservatoire du végétal d’Aquitaine
Nous plantons 20 fruitiers sur le verger
Sur place un ouvrage spécialisé est acquis pour renforcer la bibliothèque du 4L
Deux jardiniers volontaires suivent une formation de maîtres composteurs dispensée par le SMICVAL.
Ils deviennent jardiniers-ressource afin de diffuser les savoirs pour le plus grand nombre.
Un convoi part chercher les plants à Montesquieu en Lot-et-Garonne
De grands panneaux sont bricolés et installés à proximité des composteurs.
Les co-jardiniers s’organisent pour les semis de légumes et de fleurs. Des tutoriels Kokopelli s’échangent pour l’extraction des semences. Certains préparent des sachets en origami sur la base de tutoriels récupérés sur internet.
Janvier 2019
Démarrage de la saison 2 du jardin
Un plan du jardin est dressé par Thomas C.
Mars 2019
Démarrage de la saison 2 du jardin
Des amis viennent aider en passant le rotofil ou bien le motoculteur pour un travail superficiel du sol afin de planter des pommes de terre.
Les membres de l’association souhaitent organiser une inauguration en juin pour accueillir au jardin. C’est un micro-festival dédié qui se prépare avec les compétences et savoir-faire en présence et du proche réseau.
Plusieurs jachères fleuries sont semées. Les plantations sont pensées pour que
« le jardin soit beau pour l’évènement mais aussi qu’il puisse être utile aux butineurs ». Des pancartes créatives avec le nom vernaculaire et le nom latin des végétaux sont installés.
C’est un bouillonnement : tuteurs colorés, tricot-graffiti,…
Inaugurer un jardin Collectif et Partagé
Samedi 30 juin 2019
Inauguration du 4L jardin
Les espaces changent de destination.
Pour l’occasion un labyrinthe est tracé pour les enfants dans la prairie extensive de la « forêt-jardinée ». En son cœur, un tipi-cabane a été réalisé grâce aux bambous provenant d’un jardin voisin.
Le temps d’une après-midi le jardin du 4L se transforme en espaces d’exposition ou de scène. Des artistes voisins le mobilise In Situ: sculpture de métal, poissons en kakemonos, drapeaux rouges de coquelicots, danseurs sur herbe.
Un artiste-graphiste, co-jardinier, a réalisé une vidéo par drone avec un ami pour présenter le projet
En suivant, il présente un spectacle où il détourne des éléments végétaux (de la feuille à la courge) récoltés pour l’occasion qu’il recompose dans une improvisation graphique pour évoquer des dimensions oniriques du jardin : jardin-pirate, jardin-nocturne, jardin-magique, jardin-sportif, jardin rigolo…
Le premier spectacle en intérieur aborde pour un jeune public le sujet du dérèglement climatique en suivant les pérégrination d’un escargot. Le second est une déclinaison de la figure du « Plouk » mis ici dans des situations Blayaises. Cette figure fait partie des créations visuelles de Thomas C. pour évoquer, par retournement de stigmate, une sorte de fierté qu’il nomme « le world rural spirit ».
Le soir, le « verger-social » se transforme en salle de restaurant champêtre où chacun à porter de quoi partager pour se restaurer. Nous avons préparé des salades avec les légumes du jardin.
Eclairer des angles-morts
Octobre 2019
Thématique la consommation locale.
François L. représente l’association.
Il évoque pendant son intervention :
Les échanges en suivant permettent de soulever un angle-mort de la démarche du PAT.
Partant de ces enjeux je propose au réseau de la CHP de s’engager vers un projet de création et d’animation d’un réseau de jardin à l’échelle du territoire.
Aussi l’intitulé jardin-écocitoyen s’impose pour animer la démarche
Entrée journal de chercheur_26 novembre 2019
Aujourd’hui nous avons participé à une séance de formation sur le thème du « Sol vivant » organisée au 4L jardin par l’association « Place aux jardins !».
Partir de l’existant, faire avec l’institution
Réalisation d'un inventaire des jardins partagés sur la CCE.
Objectif : Création d'un réseau de jardin éco-citoyen
Novembre 2019
Rencontre Audrey C. sur
la municipalité d’Etauliers
Un des deux rattachés à des structures institutionnelles d’accompagnement social identifiés
Janvier 2020
Démarche de conception participative
Février 2020
RDV avec Emeline B. du Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) au cœur de l’ancien chef-lieu de Canton : Saint-Ciers-sur-Gironde
Les jardins familiaux « flottent » dans une grande parcelle fauchée à côté des services techniques en périphérie industrielle du centre-bourg. Une clôture métallique en délimite l’emprise. Chaque « jardin » est un découpage issu d’une subdivision mathématique de l’espace (plan fourni par Emeline B. en bas à gauche).
En fond de « jardin » des cabanons de bois mitoyens sont installées sur bloc béton avec accès à l’eau individuel. Le terrain est fortement hydromorphe et il est en conséquence très dur d’y jardiner dans la partie basse. En hiver ce sont les services techniques qui en ont la charge. Je soulève la question de l’ombre : « Je tente depuis plusieurs années de convaincre la mairie de mettre en place une pergola avec une tenture … »
Deuxième semestre 2020
Crise du Covid
Envoyer quotidiennement les photos de floraisons printanières, avoir une pensée lors des fêtes de Pâques ou juste partager sur le moment le plaisir d’être au jardin devient pendant le confinement un acte de micro-résistance pour les co-jardiniers qui vivent à proximité.
À gauche, commentaire : « Des nouvelles du jardin partagé. Portez-vous bien. Bientôt la cabane à frites »
Au centre, commentaire : « À défaut de chocolat, j’ai trouvé… »
À droite, commentaire : « En direct live du jardin ! » avec des photos de coquelicots. Les clichés mêlent trois échelles scopiques : « micro », souvent sur des fleurs, « intermédiaire » sur des rangs plantés ou « générale » qui offrent une vue d’ensemble.
Reprise : mutualiser ce que l’on fait au quotidien
Les activités associatives et institutionnelles cherchent difficilement à se remettre en place
Mai 2020
Sortie du confinement
Au 4L jardin je croise Nicolas B. Il a créé une jeune association : "et si on cultivait l’avenir ?". Il est formateur en permaculture et vient de s’installer dans le secteur de Cartelègue. En suivant, il m’accompagne dans les jardins pour aider selon les besoins.
La saison de préparation jardinière est compromise.
Nous décidons avec Audrey C. de reprendre avec une rencontre au jardin en musique. Je relance Emeline B. que je croise par hasard dans un restaurant en juin 2020. Elle arrive à organiser une rencontre avec sa supérieure en juillet 2020 qui valide sur le principe de participer à un réseau de jardin-écocitoyen mais qui souhaite avoir validation de la mairie.
Je rencontre le maire Pierre C. fin juillet 2020. Il est nouvellement élu. De profession artisan-ébéniste il a mis « entre parenthèse » son activité pour ce mandat. Il est enthousiaste. Il veut planter des arbres partout, principalement des fruitiers.
Il souhaite faire une réunion publique pour s’organiser et ouvrir le projet à d’autres. Les circonstances sanitaires ne vont le permettre que le 23 septembre 2020.
Illustration de différentes expériences-jardin comme autant d’expériences médiales élémentaires.
Pour formaliser un peu le réseau je diffuse au mieux les différents évènements qui se déroule dans chaque jardin : troc aux graines, fête au jardin, ateliers fermo-lactation. Mais les rencontres sont extrêmement rares.
Expérimenter au jardin : mettre en réseau par les savoirs
Ce jardin apparaît ainsi comme un dispositif spatial socio-écologiquement auto-apprenant.
Le souci expérimental et pédagogique est permanent dans le 4L jardin. À gauche une expérience avec un Oya, commentaire : « Merci de ne pas arroser ce carré. Un essai d’irrigation est en cours avec un Oya (pot en terre cuite enterré) ». À droite, commentaire : « Milpa ou culture des trois sœurs HARICOTS GRIMPANTS + COURGES + MAÏS technique millénaire amérindienne héritée des Mayas. Le plus fort rendement agricole par m2. Les 3 sœurs constituent un régime alimentaire équilibré. Le maïs sert de tuteur aux haricots, les courges forment un paillage (conservation de l’humidité, limitation de mauvaises herbes).
Pour économiser l’eau une co-jardinière « spécialise » un coin du jardin avec des bottes de foin pour les plantations afin de voir comment cela conserve l’humidité, d’autres font des tests comparés entre des « carrés » avec implantation d’Oya artisanal ou non. Cette démarche d’enquête pragmatique de sens-commun se retrouve aussi dans les parterres de pommes de terre planté d’un côté traditionnellement sous terre, de l’autre sous paillage épais. Mais aussi dans les solutions phytosanitaires (exemple : savon noir et purin d'ail pour se prémunir des pucerons) ou les tentatives de plantation (cacahuète, Milpa). Certain membre s’attache énormément à apprendre par expérience et à transmettre.
Le 4L jardin est le lieu de différentes expérimentations jardinières c’est-à-dire de relations au végétal dans son cycle propre.
L’accumulation depuis trois ans de savoirs et d’expériences pratiques partagées, mutualisés, permet de distribuer et de raffiner progressivement les compétences.
Je coordonne différents moments afin de mettre en place un programme de partage de savoirs et connaissances pour accompagner une montée en compétence sur le territoire. Ces moments sont gratuits et ouverts à tous. Le cycle alterne des ateliers de formation « Place aux jardins ! » pour les accueillir localement et une séance hebdomadaire volante entre les jardins qui commence par un café avec Nicolas B.
L’idée est de « faire-jardin » ensemble selon le moment dans la saison et les besoins des personnes en prenant en compte leurs attentes, compétences, savoirs et savoir-faire.
Mailler par les graines
En menant l’inventaire des ressources jardinières au Champs du possible à Etauliers je n’avais pas remarqué une grainothèque un peu oubliée dans un recoin de l’entrée et qui refait surface à la faveur d’un vide grenier. À l’intérieur, une très grande quantité de graines potagères et fleuries, dans des petits sachets kraft comportant sur une étiquette le nom de la variété et la date de récolte. Dessus le tampon d’une association : « jardin Oreda AMSADHG » à Saint-Savin à quelques 15km plus à l’est.
Le tri permet de se rendre compte de la très grande diversité de graines (courgette, poivron, monnaie du pape, marguerite, rose trémière, giroflée,…) En particulier de tomates qui compte environ une cinquantaine de variétés.
Mars 2021
Organisation d'ateliers de semis.
Je propose aux trois jardins de mobiliser ces graines pour les futurs semis.
De mieux les utiliser pour les mettre en valeur. Cela permet d’enclencher une nouvelle dynamique au Champs du possible. La collection de tomates incite à se concentrer dessus.
Elle permet d’imaginer des plantations plus simples accompagnées de plantes aromatiques (basilique, thym) permettant des ateliers de cuisine. Cela confère une nouvelle identité au jardin qui s’envisage alors comme une « tomaterie ».
REMISE DOSSIER AMI
AVRIL 2021
En haut : à gauche, Pascal P. dans le jardin d’Oreda qui alimente plusieurs grainothèques en Haute-Gironde ; au milieu, séance de semis de tomates avec ces graines au jardin des champs du possible, ; à droite : explication des plantes compagnes Tomates/œillet d’inde autour d’un carré par Joêlle G. En bas : à gauche, observation de coccinelle avec les enfants de l’école primaire d’Etauliers ; au milieu, rencontre « Au jardin » avec Eliphendre, poète et compositeur local ; à droite : dégustation de tomates en suivant.
Mai 2021
Une journée d’accueil s’organise avec les élèves de l’école primaire et son équipe pédagogique
Croiser, développer
23 avril 2022
Le 4L café/jardin organise en après-midi un festival dédié au court-métrage écocitoyen
Progressivement les relations jardinières, c’est-à-dire entre le (mi)lieu-jardin et les jardiniers, mais aussi entre jardiniers au sein du réseau, se développent par une lente propagation qui se nourrit de rencontres, d’échanges et de partages d’expériences-jardin.
« Paysages nourriciers » est diffusé en présence des agriculteurs ainsi qu’un film sur différentes initiatives en Gironde « le pari des campagnes » réalisé par un collectif.
En début d’après-midi un atelier vannerie est proposé sur la table au cœur du 4L jardin avant sa visite par les co-jardiniers. Un nouveau membre a installé du houblon dans une immense structure bois qui n’avait pas encore de destination. La soirée se termine tard par une auberge espagnole avec les produits des (mi)lieu-jardins.
Le matin Valérie G., la maraîchère, dispense sur son exploitation un atelier semis avec les graines du jardin d’Oreda et une visite de ses serres. Il y a une quinzaine de jardiniers qui viennent de tous les jardins écocitoyens.
29 mai 2022
Diffusion au cinéma des « Paysages Nourriciers » est suivie par un pique-nique sorti du sac dans le jardin de Saint-Ciers-sur-Gironde
« J’ai été clerc de notaire pendant 17 ans. Je me suis réorientée il y a 7 ans. Les sujets écologiques me concernent de plus en plus. J’ai toujours été sensible aux liens entre santé et environnement. J’ai ouvert une petite boutique Bio-Naturopathe au centre-ville. […] C’est un premier mandat pour moi. Ma candidature est une candidature citoyenne, je ne suis vraiment pas trop au fait des questions politiques. »
Je suis contacté en début 2021 par Virginie G. élue troisième adjointe à l’environnement et au commerce de la ville de Blaye. Elle a entendu parler par un autre élu de la démarche de réseau de jardin-écocitoyen et elle est curieuse de comprendre. Je la rencontre dans son bureau le 15 juillet 2020 :
Après la visite d’un premier jardin partagé déjà existant sur Blaye je l’invite au 4L jardin pour échanger avec des co-jardiniers. Il se dégage des lieux-jardins une sorte d’effet de persuasion pour ceux qui les pratiquent pour la première fois. Elle souhaite expérimenter sur sa municipalité la mise en place d’un jardin-écocitoyen. Je l’accompagne sur la démarche d’identification du site. Aussi, j’ai intégré le conseil municipal de Plassac en 2020. J’y développe au sein de l’équipe municipal un projet d’Eco tiers-lieu nourricier avec une association citoyenne : Espaces Saquary qui s’apparente à un important jardin-écocitoyen. Chaque (mi)lieu-jardin du réseau est singulier dans ses relations jardin/jardinier. Dans une approche mésologique, cet ensemble constitue le site du projet de paysage :
« Le site, dans ce cas, ne correspond pas à l’espace que l’on voit, à ce qu’on en perçoit, ce que l’on sent. Il ne peut se définir ni par ses formes ni par ses dimensions spatiales ni se différencier par ses échelles. Il ne peut être saisi ni à travers le jeu de ses acteurs, ni par des éléments de contexte. Il correspond plutôt à un ensemble d’attachements ordinaires singuliers entre les êtres, humains, non humains ou choses, toujours localisés. Le nombre des attachements est variable. Il dépend de mouvements associatifs quasi perpétuels qui donnent sa dimension au site. Un site est grand quand le nombre d’attachements est important, petit quand le nombre est réduit. » (Marlin, 2022 p.200)
Les (mi)lieux-jardins portés par les institutions publiques sont caractéristiques d’un guérir en jardinant (Zask, 2016, p.119) où les dimensions communautaires sont ambigües (Bouvier-Daclon & Sénécal, 2001). D’autant qu’ils sont organisés, à des degrés divers, par des salariés de structure qui encadrent l’expérience selon leurs besoins. Il en résulte un public spécialisé, limité par des critères sociaux qui réduisent l’entrée du jardin au fait curatif ou alimentaire. Les échanges au sein du réseau permettent de modifier ces trajectoires par de nouvelles relations médiales qui nous relie aux non-humains. L’expérience menée et partagée du 4L jardin montre que la diversité de profils, d’envies et de créativité, couplée à des capacités de détournement et d’enrichissement de l’expérience, une garantie totale d’autonomie sur les décisions, permet le renforcement des dimensions habitantes du jardin et leur capacité de construction d’un commun socio-écologique de l’autonomie (Verdier, 2021) L’attention à diffuser et partager les savoirs « faire-jardin » fait de chaque (mi)lieu-jardin le cœur des savoirs paysagers habitants. Ils sont en par le réseau des savoirs-outils de la démarche de mise en place de la CHP. Ils sont autant de foyers méso-paysager qui se propagent en Haute-Gironde.
22 avril 2022
Je demande le 22 avril 2022 à Thomas C. de me faire l’histoire du 4L avant que je rentre en écriture.